vendredi 10 avril 2009
Im A Bird Now (Grand Rex - 9 avril 2009)
vendredi 27 mars 2009
Un jour, je parlerai moins jusqu'au jour où je ne parlerai plus …
S’il a fait la saison dans cette boîte crânienne, il nous laisse danser avec des malentendus.
jeudi 8 janvier 2009
Slumdog Millionaire : all i wanna do is (gunshot) and then (shling) and take your money
DANNY BOYLE pour ceux qui l'ignorerait il s'agit d'un réalisateur très particulier, avec un univers visuel hyper marqué, notamment dans ses anciens films Trainspoting (excellents Robert Carlyle et Ewan McGregor) sur la drogue dans les années 90 où déambule une jeunesse paumée et paumatoire, 28 jours plus tard (très belle BO avec Godspeed You ! Black Emperor, Grandaddy... et Londres vide) qui nous plonge dans un huit clos avec des zombis qui terrassent la civilisation anglaise et Sunshine (visuellement génial, le pitch pourrit) ou comment sauver le soleil si vital à notre Terre. Il y eu aussi La Plage (Canet, Ledoyen, Di Caprio) un peu too much, trop « aware ». Pas besoin de préciser que je suis un grand fan de l’esthétique dégagée.
Donc dans un grand cinéma parisien, avant première de Slumdog Millionaire... Ce dont ça parle : dans une Inde prolétaire et divisée, un jeune homme, Jamal Malik, arrive aux portes de la gloire en répondant correct aux difficiles questions de "Who want to be a millionaire?" (équivalent de "Qui veut gagner des millions") se retrouvant ainsi à la tête de 20 millions de roupies. Malheureusement, comme ce petit serveur de thé vient des couches prolétaires du taudis de Mumbai, il est vite taxé de tricheur et se retrouve face aux flics, c'est là qu'on devinera comment il a pu répondre à tout et son histoire d’amour compliquée. « La réponse ne fait pas partie du jeu mais la réponse est passionnante » (dixit le pitch officiel).
Tiré d’un roman de Vikas Swarup (« Les fabuleuses aventures d'un indien malchanceux qui devint milliardaire » publié aux Editions Belfond), le film nous donne a voir le paradoxe entre deux mondes le tout dans une Inde en développement où tout le monde ne trouve pas son compte et sa place. C'est un mélange de Bollywood et de Trainspoting, c'est pinçant et poétique, l'image est toujours magnifique, un grain si particulier, très froid, très spécial. Des scènes très belles, des épopées rocambolesques... Un vrai road movie, une histoire d'amour, de fraternité, une vraie escapade qui donne des ailes alors qu'on vit entourés d’arrivistes prêts à tout pour leur petit bonheur et leur confort personnel.
Bref je le conseille. Même si vous n'aimez pas l'histoire, le film est magnifique dans la façon dont il est tourné et ... la BO est, entre autre, confiée à M.I.A. avec son excellent Paper Planes !
Top 2008 façon Inrocks
Artiste de l'année
Radiohead
Album de l'année
For Emma, Forever Ago – Bon Iver
Morceau de l'année
Wait For The Summer - Yeasayer
Clip de l'année
Jimmy - Moriarty
Concert de l'année
Yeasayer à l'Olympia
Party de l'année
My B-Day Stolen Party
Film de l'année
Valse avec Bashir
Acteur/actrice de l'année
Je dirais sans aucune hésitation Javier Bardem.
Cold Case : pas besoin de tout voir
Oula pour choisir je dirais … Glamorama d’Ellis
Expo de l'année
Richard Avedon au Jeu de Paume.
Facebook tiens donc.
J’adore les robins des bois même si ça n’est pas de cette année.
If Sufjan Stevens Was Perfume … I’d Wear Him Everyday
TOUS LES GENS DE CONFESSIONS INTIMES.
Dray, le mec du PS et sinon Obama !
PPDA qui se fait virer et reste courtois, mais en fait non et le mec élu aux States … Obama nan ? Ouais je crois.
PPDA et Mac Cain.
Sarkozy, Bush … Et tant d’autres
Sarkozy, Bush … Julien Doré !
Les Spice Girls, tuées dans l’œuf.
Tsé / Wesh
C’est d’une logique assez implacable / On fait quoi ?
« Fouille moi le cul » de mon meilleur ami
Mes textos ivres pour dire je suis bien rentrée avec 14 y un Z des X
Mes photos d’Islande, même en étant nulle elles sont belles !
Boulettes de kefta (je cuisine).
Mon haut récemment acheté chez Pull Bear, à Strasbourg pas Paris.
Partir en Islande et j’ai atteint mon but.
Ségolène et son fraternité… Pauvre Ariane Mnouchkine !
Aucuns souvenirs, je devais donc être ivre morte !
Un baiser
L’album () de Sigur Ros et mes 4 vrais meilleurs amis !
lundi 24 novembre 2008
There's A Long Long Road To Reach ... (Laiterie - 21 novembre 2008)
Première partie … ? Little. C’est pourri. Une gamine pré pubère qui chante dans l’aigue avec ses accords maladroits. La seule chose que je lui envie, c’est de savoir jouer de la guitare (en tout cas mieux que moi). Musicalement, ça me rappelle Priscilla, enfin ça me donne l’impression d’avoir une jeunette de 12 ans avec sa voix nasillarde. Adieu mes oreilles… C’est pourquoi, avant même la fin de la première chanson nous allons siroter des collations dans le petit bar cosy (les chaises en ferrailles de toutes les couleurs sont très à mon goût).
La salle est comble. On attend derrière un géant de 2 mètres, on est excentrées sur l’extrême gauche mais ma posture mentale (la positive attitude) m’empêche de commencer à désespérer. J’adore l’ambiance pré concert : observer les gens et leurs têtes, voir l’impatience se frayer une place sur leurs visages. Bon, là mes voisines directes n’attendent qu’une chose… Mark. Devenu un phénomène de foire : non pas que je ne comprenne pas qu’il puisse plaire, je trouve ça dommage d’apprécier pour le physique et non la musique. Je note au passage qu’après aucun fond (comme au festival des Inrocks à la Boule Noire), un petit écran (par exemple en première partie d’AaRON en Belgique), on a là trois écrans en forme de polaroïds. Les lumières s’éteignent et Oliver (musicien australien comme on l’apprendra plus tard) débarque avec un petit ukulélé, histoire de nous mettre en jambe dans l’esprit Cocoon. Il est suivi de Morgane, puis de Raphaël et enfin (instant hystérie chez mes voisines et dans la salle) de Mark. Le concert commence de but en blanc avec Hummingbird : There’s A Long Long Road To Reach Your House… Là, je tend l’oreille pour avoir une première impression de ce quatuor. Les ayant vu déjà 7 fois, mais toujours seuls, je suis curieuse de voir la nouvelle formule qui ne fait visiblement pas l’unanimité. Cette chanson n’est pas ma préférée, trop personnelle je n’arrive pas à me l’approprier. Verdict : elle passe plutôt bien mais elle ne me plaît pas plus que ça. Ce que je juge c’est l’ambiance, la réactivité du public, et là comme d’habitude ils sont au rendez-vous. Onde d’applaudissements dès le dernier accord. Ils se présentent comme Cocoon (ah bon?), nous présentent Oliver et Raphaël (beaucoup trop grand celui là). L’enchainement, je crois, se fait sur Vultures And In The Places Where You’ve Been. Alors là, ben j’ai pas aimé le côté à 4. Parce que d’abord c’est l’une de mes préférées et que les applaudissements pas en rythme l’ont plus ou moins gâchée, ça n’est pas trop grave. Le second problème, c’était que la batterie était trop mise en avant au niveau du son et ça étouffait un peu les autres instruments. Et les connasses de groupies avec leurs portables qui envoient des textos « le chanteur est trop magnifique » à leurs copines … Bonjour les perturbations dans les baffles. Merci les filles. Se greffent les perturbations avec les appareils photos, n’en parlons pas. Je fais un aparté pour dire que voir des bras levés dans tous les sens pour mitrailler, ça pollue le champ de vision de ceux qui veulent juste regarder… Pour en revenir à Vultures, c’était gâché par un réglage de son, trop de batterie, pas assez de guitare alors qu’elle reste très importante pour le rythme de la chanson. Mark et Morgane prennent la parole pour nous expliquer que le second album est en route et aura pour thème les animaux marins (ah bon ?) parmi lesquels des surfeurs (si mes souvenirs ne s’emmêlent pas trop). Je retrouve cet humour pourri, qui meuble, très bien, les entre chansons. Sushi déboule,Poney Riding Shushi Cooking, là le son est bon, la chanson est superbe. Rien à redire, tout le monde est attentif et semble sous le charme. Noël arrivant, ils sondent le public sur le fait d’aimer cette fête ou pas, tout le monde dit « oui ». Raté, eux ne l’aiment pas : sauvons des sapins allons faire des câlins aux voisins. Là aussi, le fait d’être à 4 m’a fait bizarre, moins de minimalisme, la musique de Christmas Song devient plus théâtrale, plus show, moins pure. Parce que cette chanson c’est quand même très triste, pour moi c’est le symbole de l’innocence et la mettre en scène me la rend moins personnelle. La suite c’est l’instant chevreuil où les deux se retrouvent seuls sur scène (dieu merci). Training de Grrrrroaaar général sur le And A Dinosaur, mais à Strasbourg ceux sont des chatons qui miaulent. On aura deviné Paper Boat où Mark démarre en rythme (enfin) avec les bruits du piano de Morgane. Tonnerre d’applaudissements, en plein milieu, ça me rappelle Sigur Ros où les gens se permettent d’applaudir alors que la chanson n’est pas finie… Then Seesaw, I Used To Be A Son Of A Bitch, que dire de cette chanson ? Elle est tellement triste que la salle se calme d’elle même pour laisser place à la lourdeur du morceau. Ce qui me terrifie, c’est qu’on sent que le groupe à pris de la maturité, que les chansons sont devenues indépendantes, genre deux entités, pas de liens, comment décrire ça ? J’apprécie le fait que justement tout ça change, bouge, évolue mais, par dessus tout, qu’ils restent tous les deux pour celle-ci qui est la plus arrachante de l’album… Je crois que l’instant chevreuil se finit là dessus.
Maintenant c’est plus ou moins dans l’ordre. Le retour des deux nouveaux se fait sur Baby Seal, I Sometimes Put Some Water On Some Stuff, j’adore, j’adhère, le public de choupinou aussi, c’est vraiment du Cocoon, très mélancolique, très lent, très en retenu. Je pense que la douceur du morceau fait que même à plusieurs l’alchimie passe. Viens le If You Feel Like A Liar, c’est THE tube, les gens se réveillent dès le premier accord et chante, alors qu’avant c’était plus passif, plus dans l’écoute. Il faut s’imaginer une salle qui entonne un BE OOOOOOOOOK BE OOOOOOOOOK en cœur, à chaque fois ça prend aux tripes de voir des gens qui sont happés par la musique. La déprime des repas en solo expliquer par les deux et toujours très drôle : de l’art d’être tristes tout en disant des conneries (ou l’inverse au choix). Microwave and meal for one c’est encore du cocon, tout calme, tout triste tout pleurnichard, sans être péjoratif, là encore le public est très réceptif, moi je commence à avoir des fourmis dans les jambes : la set list s’allonge ou je rêve ? ET LÀ c’est MON moment, MA chanson : I’ve Been Hunting Bears (ça me rappelle Radiohead, va savoir pourquoi). Owls, qu’ils soient 2, 4, 12, 28, je crois qu’elle est et restera l’apogée de l’album et des concerts. Tout est parfait dans ce morceau, ce que je ressens, ce que je comprends. La voir incarnée c’est toujours encore mieux, ça appuie l’intensité. La larme pointe. Qui n’a jamais rêvé de faire de la varappe pour se retrouver seul en y laissant des phalanges ? Les premières notes de Cliffhanger font tilt chez mon amie, parce que c’est sa préférée, silence radieux. Morgane devient Hélène qui regarde les garçons répéter dans le local : feel like a pop corn. Avant de commencer le contexte nous est précisé et si l’on aime pas le yéyé on a le droit de le dire à la fin. Dansant, rigolo, léger, mais y a un insatisfait qui se verra interdit de concert de Cocoon à viiiiiiiie par Mark. Le décollage de la machine avec Take Off, nous sommes tous mort dans un accident d’avion et nos oreilles se laissent bercées, tout le monde est un peu patraque parce que la fin arrive à grand pas. La fin de ce festival de douceur, un peu trop pyrotechnique par moment un peu trop scénarisé, croule sous des tonnes d’applaudissements.
Dans les rappels : Trough The Monsoon, The Best I Can, Chupee, Hey Ya. Toutes impeccables, bien emmenées dans une électricité palpable, ça m’énerve tout est trop éphémère.
Ce concert, n’est pas le meilleur, pas le pire, je pense qu’il y a une chose, c’est que la nouvelle formule est trop bouleversante. J’aimais avoir l’impression d’être face à un petit peu de fragilité, maintenant tout est assit, assuré, j’ai parfois l’impression de m’éloigner de l’essentiel. Il me faudra quelques dates pour digérer et peut être apprécier totalement ce bouleversement, avoir à entendre le CD avec juste des gens qui le joue. Oublier les vacillants débuts pour reconnaître une maturité et un public (groupies incluses) en plein boum.
samedi 15 novembre 2008
Viðrar Vel Til Loftárása (Zenith - 15 novembre 2008)
Un samedi sous le signe de l'expectative. Comme d'habitude, mon cher époux ne m'a pas appelé avant 16h et comme il avait les places j'ai eu le loisir de me faire des films : "il va me laisser tomber" "il a du se faire écraser par un bus" "il pense que je suis pas à Paris". Et pour me calmer quoi de mieux que de me frustrer en regardant Heima (THE DVD de Sigur Ros) qui montre des endroits paumatoires en Islande avec en soundtrack les musiques du groupe. Donc une fois l'appel reçu je m'exile à l'autre bout de Paris, direction le Zenith du Parc de la Vilette. C'est loin, chiant et pas une bonne salle. M'en fiche je vais voir un de mes groupes préférés... Que d'habitude je vois soit à l'Olympia, soit dans un cinéma (haha).
Nous voilà aux abords de la salle, anxieux parce que nous voulons éviter une vielle connaissance ennemie. M'enfin on s'engouffre sans trop de mal dans ce bunker et on slalome pour arriver au merch' (comment ça fait in de raccourcir les mots), d'un stand à l'autre je décide de m'acheter un sweat shirt avec un dessin très Sigur Rossien. En plus c'est un American Apparel. Bref on va dans la fosse avec nos cookies : faut bien se nourrir avant de vivre des émotions fortes. J'essaie mon pull, j'enlève mes moufles islandais. On se met sur la droite en face de la scène, côté Stefan Olsdal (bassiste de Placebo, toujours à droite). Il y a plein d'indie boy avec une barbe et l'air coolos pas trop négligé non plus, et aussi... des gothiques. Pouah ! Mon père avait peut être raison on dirait que ça attire les dépressifs suicidaires. Le temps de ricaner en reparlant de conneries. De nous déshabiller : il fait très chaud, voir trop chaud... et le concert commence.
Il est 19h40. C'est un groupe islandais (comme par hazard) pas Aminaa : on rompt déjà les habitudes. Avant c'était 4 jeunes islandaises avec des violons, contre basses, enfin un quatuor à cordes. Là c'est un groupe - For a Minor Reflection - un peu dans la même veine que Sigur Ros : du post rock. Sympa, rapide, expédié, ils nous racontent qu'ils sont passés de 50 pecnauds en Islande à des milliers de personnes en Europe. Le set se finit très rapidement, c'était cool mais pas du tout mémorable. Un peu déjà entendu... Vu que ça s'apparente à la tête d'affiche. Les lumières se rallument, quelques essais micro, quelques petits réglages et c'est reparti pour un tour.
Il est 20h30 quand le groupe fait son apparition sur scène... Costumés, maquillés. Ah ? Encore un changement on a troqué des tenues d'une simplicité déconcertante pour des tenues affriolantes, des maquillages, des bonnets compliqués. Bien entendu tout le monde applaudit, mais ça gâche déjà la première chanson à savoir Sven-g-Englar (de l'album Agaetis Byrjun, deuxième opus du groupe). Cette chanson commence avec des bruits de sonar, c'est donc crucial d'avoir un minimum de silence. Mais bon je n'en veux pas au 6 398 autres personnes (moins moi et mon époux) d'avoir ovationner l'arrivée du groupe. Un peu rude comme départ, j'aime bien attendre avant d'avoir mes morceaux préférés ça laisse un semblant de suspens, d'autre part cette chanson est très calme, posée, à savourer. Donc voilà. Les chansons se succèdent. Je suis incapable de donner les noms exacts des chansons étant donné que les noms sont à rallonges et surtout en islandais. Bref, c'est surtout des chansons des deux derniers albums Takk et Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust. On a en vrac : un Hoppipola très enjoué, très suivit (même qu'ils nous font chanter), un Saeglopur mignon. Ce qui est gonflant c'est que c'est tout en son et lumière. Là encore c'est bizarre : on a des canons à confettis, un rideau de pluie, des gros lustres en boule de papier, des scintillements de partout... Mais pourquoi ? Pour qui ? Le final c'est le single Globibook qui explose en confettis, en surexcitation, en lalalalalalalaaa général. Puis après une méga ovation, un rappel de deux chansons avec tout de même Untitled 8 (de l'excellent (), le meilleur opus). C'est extrêmement frustrant de voir tout ça.
Mon avis sur ce concert est très cinglant : j'ai pas ressentit de frissons, j'ai même pensé à Véronique Sanson, à Mylène Farmer, à Johny... Je trouve ça passable. Mais j'ai définitivement perdu les sensations liées à des salles plus cosies, plus propices à cette musique qui doit avoir un son parfait pour se déployer. Je trouve que les membres en font presque trop afflubés de ces costumes. Je déteste les gens qui passent leur concert à prendre des photos, alors que nous essayons de regarder au dessus des têtes. J'aime pas non plus les incultes qui applaudissent alors que c'est juste une pause dans un morceau.
Bref je suis vraiment déçue.
vendredi 31 octobre 2008
I ALWAYS HAD A VOICE BUT NOW I AM A SINGER (Café de la Danse – 28 octobre 2008)
Un homme timide limite autiste, le tout saupoudré d’un univers poétique mêlant humour, cynisme et mélancolie.
Arrivée en retard comme à mon habitude, me voilà en compagnie de deux amies pour assister au concert de Teitur. Speedées par le temps et l’angoisse de ne pas être assises, on se précipite passage Louis Philippe qui donne sur la fameuse rue de Lappe. On se présente au guichet, on récupère nos places. J’ai un « crush » pour le lieu. La salle, bien située au cœur de Paris près de Bastille, offre un cadre parfait pour découvrir de nouveaux talents : une structure en théâtre qui rappelle la salle de Chaillot, on est assis, patients et l’oreille tendue. Nous arrivons donc à poser nos fripes et nous mêmes sur des marches, nos places sont excentrées mais proche de la scène. Véritable coup de bol puisqu’on arrive pendant Dawn Kinnard et que la salle est plongée dans le noir. C’est frais, elle a une allure très Duffy (cheveux blonds décolorés, tailleur 60s rouge) et une voix un peu à vif, très écoutable mais « déjà vu ». A la pause les lumières se rallument, ambiance feutrée, public très calme. La formation de musiciens reste la même, sauf que la voix est celle de Teitur. Il arrive tout recroquevillé, avec un pantalon trop large qu’il remontera plusieurs fois pendant son show, un gilet et une chemise très simple. Il enchaîne les chansons, avec des prises de paroles un tantinet chétives « if you play in major it’s cool but in minor it’s sad » (si vous jouez en majeur c’est cool, dynamique mais en mineur c’est tout de suite triste). La force de cet insulaire (originaire des îles Feroes) est de revisiter des sujets parfois lourds sans les rendre pathos… Il dédicace une des premières chansons à un ami musicien décédé il y a trois ans. La chanson semble évoquer un mec paumé que ses proches n’arrivent plus à aider, un peu dur et personnel. Pourtant le rythme est là et cette voix qui part dans tout les sens… Parfois on sent des longueurs car les chansons sont très longues et les changements de rythme au sein même des chansons sont bizarres, mais la voix si particulière (il me rappelle Rufus Wainwright) charme mes oreilles me faisant oublier tout le reste. Le concert se finit sur les deux chansons que je connais le mieux : The Singer qui parle d’un chanteur qui ne comprend pas ce qui lui arrive et Catherine The Waitress (premier single) qui ne laisse personne indifférent, on tape dans les mains, on gesticule assis sur nos petites marches. Glas de la fin, il s’en va comme il est arrivé tout timide, les yeux vissés au sol. Roulement de tambour, le sol vibre, le groupe revient pour un titre en danois ou islandais. Trop mignon ça me rappelle l’Islande. C’est la fin, c’était un bon moment, c’est à revoir.
Myspace : www.myspace.com/teitur