lundi 24 novembre 2008

There's A Long Long Road To Reach ... (Laiterie - 21 novembre 2008)

Il était une fois Morgane et Mark qui vont faire des courses, après s’être vus à poil surtout pour Morgane… Tout ça en écoutant les speechs trop rapides d’Oliver qui était médecin à Sidney où il à rencontré Raphaël lors d’une soirée en slip. Bien sur à l’issue de cette aventure nos deux M ont réalisés qu’ils n’étaient pas fait pour être ensembles et décidaient d’assouvir leurs fantasmes sexuels sur des Bretzels (plutôt grands et larges) ou des pandas en peluche… Mesdames, mesdemoiselles, messieurs… Cocoon à la Laiterie !

Arrivée de Paris, une heure avant le concert, j’ai tout juste le temps de poser mes affaires chez mon amie... Direction la resquille (bou je ne paie pas boubou) et le tram de Strasbourg. Première embuche : après un trajet entre neige et rame blindée, nous voilà contraintes de descendre sous cette avalanche de neige pour faire les quelques centaines de mètre qui nous séparent de la salle. Une fois de plus j’aurais bravé les éléments pour eux. Nous voilà donc, à faire la queue sous un tourbillon de neige, constellées comme tous, la tête vissée dans nos bonnets et les manteaux au menton. On attend quelques minutes et nous pénétrons le « nunu » de la salle. Deuxième embuche : l’amabilité du staff avec qui nous parlementons pour réussir à parler (boulot) avec les deux. Finalement, à force d’huile de coude, et de ce charmant Damien, nous montons saluer les deux pandas (et l’équipe au complet)… Voilà une preuve en plus de leur dispo : même s’ils sont en pleine préparation, ils prennent quelques minutes pour nous parler. Nous redescendons, de peur de trop déranger, pour se mêler à la fosse…

Première partie … ? Little. C’est pourri. Une gamine pré pubère qui chante dans l’aigue avec ses accords maladroits. La seule chose que je lui envie, c’est de savoir jouer de la guitare (en tout cas mieux que moi). Musicalement, ça me rappelle Priscilla, enfin ça me donne l’impression d’avoir une jeunette de 12 ans avec sa voix nasillarde. Adieu mes oreilles… C’est pourquoi, avant même la fin de la première chanson nous allons siroter des collations dans le petit bar cosy (les chaises en ferrailles de toutes les couleurs sont très à mon goût). 

La salle est comble. On attend derrière un géant de 2 mètres, on est excentrées sur l’extrême gauche mais ma posture mentale (la positive attitude) m’empêche de commencer à désespérer. J’adore l’ambiance pré concert : observer les gens et leurs têtes, voir l’impatience se frayer une place sur leurs visages. Bon, là mes voisines directes n’attendent qu’une chose… Mark. Devenu un phénomène de foire : non pas que je ne comprenne pas qu’il puisse plaire, je trouve ça dommage d’apprécier pour le physique et non la musique. Je note au passage qu’après aucun fond (comme au festival des Inrocks à la Boule Noire), un petit écran (par exemple en première partie d’AaRON en Belgique), on a là trois écrans en forme de polaroïds. Les lumières s’éteignent et Oliver (musicien australien comme on l’apprendra plus tard) débarque avec un petit ukulélé, histoire de nous mettre en jambe dans l’esprit Cocoon. Il est suivi de Morgane, puis de Raphaël et enfin (instant hystérie chez mes voisines et dans la salle) de Mark. Le concert commence de but en blanc avec Hummingbird : There’s A Long Long Road To Reach Your House… Là, je tend l’oreille pour avoir une première impression de ce quatuor. Les ayant vu déjà 7 fois, mais toujours seuls, je suis curieuse de voir la nouvelle formule qui ne fait visiblement pas l’unanimité. Cette chanson n’est pas ma préférée, trop personnelle je n’arrive pas à me l’approprier. Verdict : elle passe plutôt bien mais elle ne me plaît pas plus que ça. Ce que je juge c’est l’ambiance, la réactivité du public, et là comme d’habitude ils sont au rendez-vous. Onde d’applaudissements dès le dernier accord. Ils se présentent comme Cocoon (ah bon?), nous présentent Oliver et Raphaël (beaucoup trop grand celui là). L’enchainement, je crois, se fait sur Vultures And In The Places Where You’ve Been. Alors là, ben j’ai pas aimé le côté à 4. Parce que d’abord c’est l’une de mes préférées et que les applaudissements pas en rythme l’ont plus ou moins gâchée, ça n’est pas trop grave. Le second problème, c’était que la batterie était trop mise en avant au niveau du son et ça étouffait un peu les autres instruments. Et les connasses de groupies avec leurs portables qui envoient des textos « le chanteur est trop magnifique » à leurs copines … Bonjour les perturbations dans les baffles. Merci les filles. Se greffent les perturbations avec les appareils photos, n’en parlons pas. Je fais un aparté pour dire que voir des bras levés dans tous les sens pour mitrailler, ça pollue le champ de vision de ceux qui veulent juste regarder… Pour en revenir à Vultures, c’était gâché par un réglage de son, trop de batterie, pas assez de guitare alors qu’elle reste très importante pour le rythme de la chanson. Mark et Morgane prennent la parole pour nous expliquer que le second album est en route et aura pour thème les animaux marins (ah bon ?) parmi lesquels des surfeurs (si mes souvenirs ne s’emmêlent pas trop). Je retrouve cet humour pourri, qui meuble, très bien, les entre chansons. Sushi déboule,Poney Riding Shushi Cooking, là le son est bon, la chanson est superbe. Rien à redire, tout le monde est attentif et semble sous le charme. Noël arrivant, ils sondent le public sur le fait d’aimer cette fête ou pas, tout le monde dit « oui ». Raté, eux ne l’aiment pas : sauvons des sapins allons faire des câlins aux voisins. Là aussi, le fait d’être à 4 m’a fait bizarre, moins de minimalisme, la musique de Christmas Song devient plus théâtrale, plus show, moins pure. Parce que cette chanson c’est quand même très triste, pour moi c’est le symbole de l’innocence et la mettre en scène me la rend moins personnelle. La suite c’est l’instant chevreuil où les deux se retrouvent seuls sur scène (dieu merci). Training de Grrrrroaaar général sur le And A Dinosaur, mais à Strasbourg ceux sont des chatons qui miaulent. On aura deviné Paper Boat où Mark démarre en rythme (enfin) avec les bruits du piano de Morgane. Tonnerre d’applaudissements, en plein milieu, ça me rappelle Sigur Ros où les gens se permettent d’applaudir alors que la chanson n’est pas finie… Then SeesawI Used To Be A Son Of A Bitch, que dire de cette chanson ? Elle est tellement triste que la salle se calme d’elle même pour laisser place à la lourdeur du morceau. Ce qui me terrifie, c’est qu’on sent que le groupe à pris de la maturité, que les chansons sont devenues indépendantes, genre deux entités, pas de liens, comment décrire ça ? J’apprécie le fait que justement tout ça change, bouge, évolue mais, par dessus tout, qu’ils restent tous les deux pour celle-ci qui est la plus arrachante de l’album… Je crois que l’instant chevreuil se finit là dessus. 
Maintenant c’est plus ou moins dans l’ordre. Le retour des deux nouveaux se fait sur Baby SealI Sometimes Put Some Water On Some Stuff, j’adore, j’adhère, le public de choupinou aussi, c’est vraiment du Cocoon, très mélancolique, très lent, très en retenu. Je pense que la douceur du morceau fait que même à plusieurs l’alchimie passe. Viens le If You Feel Like A Liar, c’est THE tube, les gens se réveillent dès le premier accord et chante, alors qu’avant c’était plus passif, plus dans l’écoute. Il faut s’imaginer une salle qui entonne un BE OOOOOOOOOK BE OOOOOOOOOK en cœur, à chaque fois ça prend aux tripes de voir des gens qui sont happés par la musique. La déprime des repas en solo expliquer par les deux et toujours très drôle : de l’art d’être tristes tout en disant des conneries (ou l’inverse au choix). Microwave and meal for one c’est encore du cocon, tout calme, tout triste tout pleurnichard, sans être péjoratif, là encore le public est très réceptif, moi je commence à avoir des fourmis dans les jambes : la set list s’allonge ou je rêve ? ET LÀ c’est MON moment, MA chanson : I’ve Been Hunting Bears (ça me rappelle Radiohead, va savoir pourquoi). Owls, qu’ils soient 2, 4, 12, 28, je crois qu’elle est et restera l’apogée de l’album et des concerts. Tout est parfait dans ce morceau, ce que je ressens, ce que je comprends. La voir incarnée c’est toujours encore mieux, ça appuie l’intensité. La larme pointe. Qui n’a jamais rêvé de faire de la varappe pour se retrouver seul en y laissant des phalanges ? Les premières notes de Cliffhanger font tilt chez mon amie, parce que c’est sa préférée, silence radieux. Morgane devient Hélène qui regarde les garçons répéter dans le local : feel like a pop corn. Avant de commencer le contexte nous est précisé et si l’on aime pas le yéyé on a le droit de le dire à la fin. Dansant, rigolo, léger, mais y a un insatisfait qui se verra interdit de concert de Cocoon à viiiiiiiie par Mark. Le décollage de la machine avec Take Off, nous sommes tous mort dans un accident d’avion et nos oreilles se laissent bercées, tout le monde est un peu patraque parce que la fin arrive à grand pas. La fin de ce festival de douceur, un peu trop pyrotechnique par moment un peu trop scénarisé, croule sous des tonnes d’applaudissements.

Dans les rappels : Trough The Monsoon, The Best I Can, Chupee, Hey Ya. Toutes impeccables, bien emmenées dans une électricité palpable, ça m’énerve tout est trop éphémère.

Ce concert, n’est pas le meilleur, pas le pire, je pense qu’il y a une chose, c’est que la nouvelle formule est trop bouleversante. J’aimais avoir l’impression d’être face à un petit peu de fragilité, maintenant tout est assit, assuré, j’ai parfois l’impression de m’éloigner de l’essentiel. Il me faudra quelques dates pour digérer et peut être apprécier totalement ce bouleversement, avoir à entendre le CD avec juste des gens qui le joue. Oublier les vacillants débuts pour reconnaître une maturité et un public (groupies incluses) en plein boum.

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